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Maroc : coquillage, argent, corail et main de Fatma

Maroc : coquillage, argent, corail et main de Fatma

Au Maroc, coquillage, argent, corail et main de Fatma sont autant de trésors que les femmes portent et qui sont un gage financier en cas de besoin. Comme partout, les bijoux constituent un capital que l’on détient et qui peut servir en cas de disette.

Dans les régions rurales, c’est l’argent qui constitue le matériau de base des bijoux, mais en ville, c’est généralement l’or. Ce sont surtout des pièces de monnaie qui fournissent la matière première : anciennes pesetas espagnols, napoléon français, thalers de Marie Thérèse d’Autriche ou ‘douros hassani’ frappés en France pour le compte du sultan Moulay Hassan….

L’on trouve dans les bijoux traditionnels, du corail, des pierres semi précieuses et des coquillages fossilisés avec décor ou des coquillages sans décor , de l’ambre jaune et brun-rouge, ou des perles en lactéine et en bakélite importés d’Europe depuis le début du siècle comme substitut à l’ambre plus couteux. On travaille aussi beaucoup les perles de verre importées ainsi que l’amazonite et la cornaline.

Les colliers odoriférants en clous de girofle sont très prisés pour le pouvoir prophylactique qu’on leur attribue. Je ne manque pas, quand je vais dans le désert, d’en emporter quelques uns avec moi, ils peuvent toujours servir de monnaie d’échange ou faire plaisir à quelques femmes en manque de marchands de proximité !

Le souci quotidien d’être protégé du malheur et d’attirer la baraka se traduit dans les bijoux spécialement décorés cet effet.

La main de Fatma, et ce dès la période pré-islamique chez les Romains, les Juifs et les Carthaginois, est investie de pouvoirs qui leur conjurent le mauvais sort. Par l’Islam, elle est reprise sous le nom de ‘main de Fatma’, les 5 doigts de la main évoquant les cinq piliers de la religion : profession de foi, prière obligatoire, l’aumône, le jeûne et le pèlerinage. Vous pouvez en trouver un exemplaire ici et ici, achetés lors de mon dernier voyage.

L’ouverture sur le monde extérieur, le contact avec les centres urbains ont exercé une grande influence sur l’apparence des femmes dans le milieu rural. On trouve désormais des perles fantaisies qui viennent d’Asie ou d’Italie, ou même, moins chers, des bijoux en argent indiens ou indonésiens. Ceci dit, les européens ont importé en quantité pharaoniques des nombreuses perles de verre produites en Bohème et en Italie, à Murano au temps de l’occupation Européenne. Elles constituaient un élément de troc très recherché, pour un peuple qui ne connaissait pas le travail du verre, les couleurs étaient éblouissantes! Ces dernière étant connues au Maroc sous le nom de perles de Goulimime.

Toutes les informations ont été tirées de mes deux bibles : “perles d’Afrique” de Marie-Françoise Delarozière et “Le grand livre des perles”de Lois Sheer Dubin, ainsi que “Spledeurs du Maroc” de Ivo Grammet et Min De Meersman

Retrouvez le récit de mon dernier voyage au Maroc en cliquant allant sur ce lien : sur la route de perles au Maroc.